Le sablier de la vie

Il y a quelques années, j'ai participé à une retraite de yoga avec Lyne Saint-Roch. Celle-ci comparait notre vie à un sablier : pendant toute notre vie, on fait ce qu'on nous a dit de faire, comme le sabe qui s’écoule. Très jeune, on commence à nous dicter ce qu'on doit faire : aller à l'école, se trouver un travail, fonder une famille, avoir une maison, etc. Dès la petite enfance on amène l'enfant à regarder vers l'extérieur, vers les gens, vers des stimuli et on perd cette connexion que l'on a avec nous, la source à l'intérieur de soi. Regardez ces enfants comme ils ont une joie de vivre qu’ils ont tendance à perdre en grandissant, parce qu'on va toujours vers l'extérieur au lieu de revenir vers l'intérieur.

Après un certain temps, le sablier se vide et il appartient à la personne de faire un choix; soit de continuer le sablier vide ou, de tourner le sablier et commencer une nouvelle vie. Bien sûr, cette étape peut arriver après une grande prise de conscience, souvent provoquée par de douloureuses expériences. Certains passeront à côté et continueront à vivre la vie qu'on leur a dicté de vivre, le sablier vide et d'autres se poseront la question ‘’qu'est-ce que je veux réellement’’, et c'est à ce moment que l'on fait des choix, parfois déchirants, de vivre pour soi.

Dans ma classe de yoga, j'ai l'extraordinaire chance de voir tous ces gens qui ont décidé de tourner le sablier et de commencer à vivre pour eux. Bien évidemment, de faire des choix comme ça, de faire de la place dans son horaire pour une pratique, nécessite un ménage, d'enlever quelque chose à l'horaire pour se faire de la place faire. Laisser partir des choses, des gens, lâcher-prise sont évidemment les thèmes de l'automne : laisser aller, pardonner, libérer, de se mettre en priorité…

Il y a quelques mois je lisais un article dans The Yoga Journal et on citait les 10 meilleurs trucs enseignés par des professeurs de yoga. La revue, étant anglophone, disait la phrase suivante : ‘’Let that shit goes’’ qui veut dire de laisser partir cette merde. Mais avant de libérer ce qui doit partir, vous devez en tirer une leçon. La grande sage Pema Chodron disait que rien ne nous quitte vraiment tant qu'il ne nous a pas enseigné la leçon que nous devons apprendre. Le jour où nous prenons la décision de laisser quelque chose derrière soi pour se choisir, c'est peut-être exactement la leçon que cette chose devait nous apprendre, c’est-à-dire de se mettre en priorité et de commencer à vivre un peu plus pour soi. Il n'y a rien d'égoïste là-dedans puisque lorsque nous sommes heureux, nous irradions le bonheur et il devient plutôt contagieux autour de soi! Sur ce, bon ménage d'automne et bon retour à votre source! Préparez-vous à laisser l'énergie descendre, pour revenir vers l'intérieur, hiberner durant l'hiver, pour ensuite renaître au printemps. Comme les feuilles de l'arbre tombent, la sève redescend dans les racines, pour remonter au printemps et faire éclore les bourgeons.

Suivant
Suivant

Le prix de la résilience